Nouveau réveil

Tout était noir depuis ce moment là. Un noir si infini, si... relaxant. Tout n'avait plus de sens : la vie, le temps, les sentiments... Enfin, s'il avait déjà réussi à en éprouver. Au moins, il avait fait ce qu'il a pu. Maintenant, il allait rejoindre les oubliés, les renégats. Ceux qui n'existent plus que sous forme de bribes de pensées. Ça lui était égal, il avait eu la seconde vie qu'il avait espéré, peut-être même plus... Et puis, les Similis n'existent pas, non ? A quoi bon perpétuer le souvenir d'un de leur mort, dans ce cas. Désormais, tout n'avait plus aucune importance... Il était mort. Mais alors que ses pensées se faisaient de plus en plus lourdes, jusqu'à devenir étouffantes, le Simili vit une lumière du fond de sa douce et lente torpeur qui devenait de plus en plus grande, même aveuglante. Elle envahit l'espace sombre dans lequel il baignait, jusqu'à le faire fuir dans d'autres abîmes. Il fut aspiré, et c'est alors que tout devint subitement flou...

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Une horrible migraine retentit alors dans le crâne du Simili. Mais alors qu'il se sentait léger, comme dépossédé de son corps dans son espace de ténèbres, ici, il se sentait lourd... allongé. Il ouvrit doucement les yeux, comme pour éviter d'être aveuglé par l'aube lors d'un réveil matinal. Il leva son bras droit et vint le positionner juste en face de ses globes oculaires. Il bougea successivement les doigts de la mains, comme pour se confirmer qu'il était bel et bien en un seul morceau. A cela il remarqua qu'il portait toujours ce large manteau noir, encapuchonné, et qu'il était revenu, vu son environnement, à l'endroit précis de sa prétendue mort. Prétendue, car il ne l'était plus, visiblement. Avant même de commencer à se poser les questions qui devaient être posées dans une telle situation, il s'étira, se releva, et pris la direction du portail pour la Cité du Crépuscule. Il se trouvait effectivement encore dans le couloir des ténèbres crée entre la Cité virtuelle imaginée par DiZ pour Roxas et Illusiopolis. Cependant son choix se porta immédiatement sur la ville baignée de lumière...

Traversant le portail, il arriva dans la salle où il s'était battu avec le Roxas amnésique, qui venait juste de retrouver la mémoire. Une nostalgie poignante saisit alors le Simili. Et ce fut le détonateur de ses questionnements. Pourquoi était-il revenu ? Qu'en est-il des autres membres de l'Organisation ? de Roxas ?... Lui qui désirait tant le revoir, on dirait que le néant lui même lui a redonné une chance de retrouver son cher N°13. Cependant, le fait que les autres membres soient ressuscités lui posait problème : étant considéré comme un traître à cause de ses derniers agissements, il était traqué. Sûrement à cause de cela que le choix fut de suite porté sur cette Cité. Mais alors qu'il tergiversait, dans cette salle obscure, il décida d'aller là où il avait l'habitude d'aller, tout le temps, avec son ami. Il fit apparaître un de ces nombreux couloirs des ténèbres, lui permettant de se déplacer sans le moindre effort de monde en monde, de place en place, et s'engouffra à l'intérieur.

Il arriva sur ce qui ressemblait visiblement à un toit, et fut de suite aveuglé par le Crépuscule flamboyant, qui réchauffa alors ses membres encore engourdis par son récent réveil. Voulant profiter pleinement de ce spectacle, il enleva alors sa capuche, laissant ses yeux émeraude scintiller, l'astre du jour les réconfortant. Ses cheveux rouge écarlate sous forme de piques, prirent l'air libre gaiement, laissant apparaître des reflets rougeoyants grâce à la lumière. Il marcha alors en faisant le tour de ce qui ressemblait à un imposant bâtiment. Il vint se positionner sur la balustrade qui donnait sur le vide, mais laissait cependant une vue magnifique du coucher de soleil, ainsi que de la ville entière. Il était sur la tour de la Gare du Couchant. Là, restant debout, comme pour se sentir grandit, il ferma un instant les yeux, et profita de la légère brise et des rayons bienfaiteurs pour s'extasier un instant, le sourire au lèvres. Il mit ses mains sur ses hanches, inspira profondément, rouvrit les yeux et laissa échapper un petit rire. Quel était cette sensation de bien-être ?

Après cette séance de relaxation, il s'assit sur la balustrade, courbant un de ses genoux pour poser son pied dessus, et ainsi reposer son bras droit. L'autre pied baignait dans le vide, serein. Fixant alors l'astre, confiant en l'avenir, et un sourire aux lèvres il laissa échapper ces quelques mots, avant de continuer à fixer l'horizon, pensif.

" Roxas... Xion... Où êtes-vous ? "